
D’ici 2023, le Bénin envisage de créer 30 lycées agricoles dans le cadre de la promotion de l’enseignement technique.
Plus de lycées agricoles pour répondre au besoin de profils qualifiés au profit des exploitations agricoles locales. C’est l’objectif que vise le Bénin en faisant de la promotion des lycées agricoles un axe majeur de son ambition globale de revalorisation de l’enseignement technique. Dans la pratique, l’exécutif a entériné la création de trente (30) lycées techniques agricoles d’ici 2023. L’implémentation de ce projet d’envergure représente à la fois une opportunité pour les jeunes et un bol d’air pour l’économie nationale.
Depuis 1960, les réponses apportées à la formation technique et professionnelle agricole ont montré des limites. L’installation des apprenants qui sortent des lycées au Bénin ne suit pas un rythme régulier et constant. Les structures de financement de l’installation en agriculture ne cherchent pas à promouvoir les diplômés du secteur agricole de façon prioritaire. Le profil des formateurs des établissements de formation en agriculture a du mal à garantir une adéquation entre la formation et l’emploi.
Anticiper
Mais à partir de 2016, un certain nombre d’initiatives ont vu le jour avec l’ambition de relever les nombreux défis identifiés pour le développement de la filière. Il s’agit de porter les lycées techniques agricoles de dix (10) à trente (30) et ce, dans trente communes du Bénin.
«Si on a pensé aux lycées agricoles, c’est déterminant. On a assez de terres à valoriser. Cette décision du gouvernement de promouvoir l’agriculture dans le pays à travers la construction des lycées ne peut que nous réjouir. L’autosuffisance alimentaire par exemple est capitale et on doit la réussir », s’est réjoui un proviseur de lycée agricole à l’annonce de l’initiative. Convaincu de la capacité d’absorption du secteur agricole face au chômage des jeunes de plus en plus galopant, cet enseignant salue la clairvoyance de l’action gouvernementale. «Les jeunes pourront aussi trouver très rapidement des emplois. C’est un domaine qui va absorber assez de jeunes qui pensent qu’il faut aller s’asseoir dans les bureaux forcément avant d’être un homme quoté dans la société alors que sur le plan de la nature, nous avons un don qui n’est pas des moindres que nous devons exploiter», analyse-t-il.
A terme, la réalisation de cette vision contribuera à l’essor véritable de l’agriculture et propulsera l’économie nationale. Au Bénin, l’agriculture contribue au PIB à hauteur de 34% et 80% de la population active est employée dans le secteur agricole.
Promesse électorale
A la fin de son premier mandat, le président de la République a affirmé son vœu de faire évoluer l’agriculture béninoise d’une agriculture de subsistance vers une agriculture moderne et mécanisée. La volonté a été réaffirmée lors de la campagne électorale pour la réélection de Patrice Talon. La réélection obtenue, le projet s’est aussitôt mis en branle sous l’impulsion du chef de l’Etat .
Les 30 communes devant abriter les 30 lycées agricoles sont déjà identifiées. Elles ont été invitées, courant 2021, à faciliter les opérations pour l’implantation des lycées concernés. Les 30 communes retenues pour cette première cohorte sont :
- Malanville,
- Banikoara
- Bembèrèkè
- Kouandé
- Ségbana
- Natitingou
- Tanguiéta
- Cobly
- Tchaourou
- Djougou
- Savalou
- Djidja
- Bassila
- Ouèssè
- Nikki
- Klouékanmè
- Zagnanado
- Zogbodomey
- Aplahoué
- Dogbo
- Adja Ouèrè
- Kétou
- Sakété
- Allada
- Comè
- Kpomassè
- Adjohoun
- Athiémé
- Zè
- Avrankou
La mise en œuvre du programme prend en compte tous les aspects pour une réussite effective de l’ambition imprimée par le président de la République. C’est ainsi qu’en 2021, 662 aspirants pour les lycées agricoles en vue de renforcer l’effectif des enseignants ont été recrutés. A terme, ce sont 2152 qui seront recrutés dans les cinq prochaines années. Ils seront répartis dans 22 corps de métiers dans le secteur de la production végétale et animale, pêche et aquaculture, en foresterie, en technologie de transformation alimentaire, en maintenance des matériels et machines agricoles. Côté apprenants, près de 50.000 personnes sont attendues dans ces centres de formation.