Le Niger n’avait plus fait d’incursion sur le marché financier régional depuis août 2023, au lendemain du coup d’Etat. C’est désormais chose faite depuis le vendredi 26 avril 2024. Le pays sahélien a mobilisé un total de 457 milliards fcfa (747,03 millions $).
En effet, le Niger a accumulé des arriérés dus aux sanctions de la CEDEAO. Il est par ailleurs engagé dans des négociations pour la restructuration d’une partie de sa dette. Pour cette nouvelle émission, la couverture a atteint 109%, un chiffre en dessous des performances habituellement enregistrées sur le marché mais qui conforte néanmoins le retour du Niger.
Cependant, les soumissions totales pour les bons à 364 jours ont atteint 304,6 milliards fcfa, nettement supérieures à celles des obligations à plus long terme, qui ont mobilisé 122,3 milliards fcfa pour les 3 ans et 31 milliards fcfa pour les 5 ans.
Notons que cette configuration révèle les tendances du marché où les investisseurs montrent une certaine prudence, préférant des placements à court terme. Les conséquences de cette prudence se manifestent sur les rendements exigés dès l’émission. Le rendement moyen pondéré des bons à 364 jours a atteint 9,30% tandis que celui des obligations à 3 ans s’élève à 9,35% et à 8,68% pour celles à 5 ans.
Des chiffres suggèrent une compensation pour la liquidité et une perception accrue du risque à plus court terme, d’autant plus que les rendements exigés par les investisseurs au Niger demeurent nettement supérieurs à ceux observés dans d’autres pays de la région.